Le taux d’épargne personnelle (soit la proportion du revenu disponible que les gens mettent de côté) est à un creux quasi historique. Bref,
les gens n’épargnent plus. C'est quelque chose que l'on entend souvent.
En effet, le taux d’épargne des canadiens a atteint 20,2% en 1982. Cinq
ans plus tard, il était tombé à 11,9%, pour ensuite effectuer une légère
remontée en 1993. Depuis, on observe une diminution constante, jusqu'à 2,1% en 2005. Ce taux a connu une modeste hausse depuis (un effet de la
crise économique) et il est aujourd’hui de 3,6%.
Pourquoi? Certains accuseront le consumérisme ambiant. C’est
certainement un facteur.
Mais se pourrait-il que ce soit aussi parce qu’épargner ne rapporte
plus?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le taux d’épargne et les
rendements sont étrangement corrélés (à 90% pour être exact). C’est en 1982 que
les gens épargnaient le plus. Et c’est un an plus tôt que les rendements
étaient les plus attrayants : plus de 15% en moyenne sur les dépôts
d'épargne des banques.
C’est évident que si les taux d’intérêt sont élevés, il apparait
avantageux d’épargner et dispendieux de s’endetter. À l’inverse, lorsque les
taux d’intérêt sont faibles, épargner ne rapporte pas et s’endetter ne coute
pas très cher.
Et lorsque les rendements ne couvrent même pas l’inflation, épargner
équivaut à s’appauvrir. Alors, mieux vaut consommer!!
Évidemment, il y a plusieurs facteurs qui expliquent ce taux d’épargne
extrêmement faible, mais il me semble évident que les rendements sur l’épargne
est l’un d’eux.