mardi 31 juillet 2012

Taux d'épargne et taux d'intérêt


Le taux d’épargne personnelle (soit la proportion du revenu disponible que les gens mettent de côté) est à un creux quasi historique. Bref, les gens n’épargnent plus. C'est quelque chose que l'on entend souvent.

En effet, le taux d’épargne des canadiens a atteint 20,2% en 1982. Cinq ans plus tard, il était tombé à 11,9%, pour ensuite effectuer une légère remontée en 1993. Depuis, on observe une diminution constante, jusqu'à 2,1% en 2005. Ce taux a connu une modeste hausse depuis (un effet de la crise économique) et il est aujourd’hui de 3,6%.

Pourquoi? Certains accuseront le consumérisme ambiant. C’est certainement un facteur. 
Mais se pourrait-il que ce soit aussi parce qu’épargner ne rapporte plus?



Le moins que l’on puisse dire, c’est que le taux d’épargne et les rendements sont étrangement corrélés (à 90% pour être exact). C’est en 1982 que les gens épargnaient le plus. Et c’est un an plus tôt que les rendements étaient les plus attrayants : plus de 15% en moyenne sur les dépôts d'épargne des banques.

C’est évident que si les taux d’intérêt sont élevés, il apparait avantageux d’épargner et dispendieux de s’endetter. À l’inverse, lorsque les taux d’intérêt sont faibles, épargner ne rapporte pas et s’endetter ne coute pas très cher.

Et lorsque les rendements ne couvrent même pas l’inflation, épargner équivaut à s’appauvrir. Alors, mieux vaut consommer!!

Évidemment, il y a plusieurs facteurs qui expliquent ce taux d’épargne extrêmement faible, mais il me semble évident que les rendements sur l’épargne est l’un d’eux.






lundi 30 juillet 2012

La retraite à 60 ans... vraiment?

Pourquoi il faudra s’attendre à payer beaucoup plus pour nos retraites, ou encore les reporter :




On a vu le gouvernement fédéral augmenter l’âge de la retraite de deux ans (en prenant bien soin d’exempter la majorité des baby-boomers, étant donné que le changement aura lieu de 2023 à 2029). Ce n’est, à mon avis, que le début de ce qui nous attend. Premièrement, cela ne concerne que les pensions de vieillesse du gouvernement fédéral. On n'a pas encore touché au RRQ/RPC. Et on ne parle pas encore des régimes de pension agréés qui, pour l'immense majorité (84%) sont sous-financés. Il y a finalement les REER, largement sous-utilisés: en 2010, 21 007 840 Canadiens se partageaient 632,9 milliards en droits inutilisés au REER. Et finalement, notre longévité.

À l’époque où l’éligibilité aux pensions de vieillesse a été réduite de 70 à 65 ans, à la fin de années 60, l’espérance de vie était d’environ 72,5 ans. Aujourd’hui l’espérance de vie à la naissance dépasse les 80 ans. Et, ce qui compte vraiment, l’espérance de vie à 65 ans dépasse les 85 ans. Le ratio du nombre de travailleurs par retraité était de 8:1 en 1970. Il est présentement de 4:1. Et on évalue qu’il diminuera à environ 2:1 d’ici 2030.

Mes appréhensions sont d’ordre purement mathématique. Et elles concernent à peu près tout le monde occidental, bien que certains frapperont le mur avant d'autres.

Maintenant, ce n'est pas nécessairement une fatalité. Cela revient plutôt à l’éternelle question : que voulons-nous nous offrir comme société, et sommes-nous prêts à payer pour?





samedi 28 juillet 2012

La différence québécoise

Les Québécois sont-ils distincts lorsque vient le temps de boire?

Il semble que oui! Si notre consommation de bière est dans la moyenne canadienne, nous sommes définitivement à part en ce qui concerne les spiritueux (la plus faible) et le vin (la plus élevée)!

La SAQ est d'ailleurs le plus grand acheteur de vin en Amérique du Nord, et plusieurs évaluent même qu'il s'agit du plus grand acheteur au monde (notamment à cause de son monopole).






Avec 22,6 litres de vin par habitant, nous arrivons premiers au Canada, mais loin, très loin derrière les Français (45 litres en 2009), les Portugais ou les Italiens (42 litres, aussi en 2009).

Et dans quel état vivent les plus grands buveurs de vin au monde? Au Vatican, avec 70 litres par habitant!


N.b.: Il y en a d'autres qui sont distincts, à leur façon: les habitants du Yukon. Le Yukon arrive premier dans deux des trois catégories (et deuxième dans l'autre). En terme de litres d'alcool absolu, chaque habitant du Yukon (de 15 ans et plus) a bu en 2010-11 l'équivalent de 13,3 litres d'alcool 100%. La moyenne canadienne était de 8,0 litres par habitant (et 8,4 litres par habitant au Québec).


vendredi 27 juillet 2012

Corrélation entre la scolarisation des parents et celle de leurs enfants

On en a beaucoup parlé au cours des derniers mois, mais peu de chiffres ont circulé, voire pas du tout.

Quelle est la corrélation entre le taux de scolarité des parents et celui de leurs enfants?
Dans quelle mesure les enfants dont les parents sont des diplômés universitaires fréquentent-ils davantage l'université (et en sortent avec un diplôme)?

Voici des chiffres provenant de l'Enquête sociale générale de StatCan:



En d'autres mots, seulement 10% des hommes et 16% des femmes dont les parents ne détiennent aucun DES ont décroché un diplôme universitaire. À l'inverse, chez les personnes dont les deux parents détiennent un diplôme universitaire, ces taux grippent à 67% et 77% respectivement.

Fait à noter, ces niveaux de corrélation entre la scolarisation des parents et celle de leurs enfants sont relativement semblables à ceux que l'on observe aux États-Unis.

Attention, il s'agit ici d'une corrélation, et non nécessairement d'une causalité. Je ne suggère donc pas qu'il s'agit du seul facteur pouvant influencer la décision d'entreprendre et de compléter des études universitaires. Car, cette corrélation suppose un facteur culturel: les familles où les parents détiennent un diplôme universitaire valorisent davantage l'éducation et transmettent l'importance de celle-ci à leurs enfants et ce, dès un très jeune âge. Mais derrière ce graphique, le facteur financier est aussi présent. En effet, on peut effectivement supposer que les familles dont les parents sont des diplômés universitaires ont des revenus supérieurs à la moyenne, rendant ainsi secondaire la question du coût des études universitaires de leurs enfants.

Lequel de ces facteurs prédomine? Le facteur culturel, ou le facteur financier? Ou encore un troisième facteur?

À défaut d'avoir des réponses, on a au moins quelques chiffres.


mercredi 25 juillet 2012

Mythe: les impôts au Québec

Certaines idées sont tellement ancrées dans le discours public que personne ne les remet en question. C'est notamment le cas de l'impôt sur le revenu. Il est communément admis que c'est au Québec que l'on paie le plus d'impôt, et de loin. Mais est-ce vraiment le cas? Y aurait-il des nuances à apporter?

Voici des chiffres de l'enquête sur les dépenses des ménages de 2010 de Statistique Canada:





En observant le graphique ci-dessus, que voyons-nous?

D'abord, qu'en termes d'impôt payé (fédéral et provincial), le Québec est en-dessous de la moyenne canadienne (10 039$ vs 11 936$ par ménage). En effet, l'impôt payé par un ménage québécois est inférieur à ce que paiera un ménage néo-écossais, ontarien, manitobain, saskatchewannais ou albertain. Mais bon, c'est peut-être normal: les impôts étant proportionnel aux revenus, plus les revenus sont faibles, plus les montants payés en impôts seront faibles, et inversement. Ce qui est vérifié: c'est en Alberta que l'on paie le plus d'impôt (16 004$) malgré leur taux d'imposition fixe de 10% au provincial.

Mais qu'en est-il de l'impôt en proportion des dépenses totales des ménages? 16,3% des dépenses totales des ménages québécois est consacré aux impôts. Contre 16,9% pour l'ensemble du Canada. Et 17,9% en Ontario. Et quelle est la province où les impôts représentent la plus grande proportion des dépenses totales? L'Alberta, avec 19% des dépenses totales!

Surpris, n'est-ce pas?

Se pourrait-il que la source ne soit pas bonne? Prenons alors les données de l'ARC (et celles du MRQ pour le Québec). Soulignons toutefois que l'angle n'est pas tout à fait le même, notamment parce que les données de l'ARC et du MRQ réfèrent aux contribuables, alors que les données de l'EDM de Statistique Canada réfèrent aux ménages, et aussi parce que l'EDM compare l'impôt avec les dépenses totales, tandis que les données de l'ARC et du MRQ le comparent avec le revenu total.

Ceci étant dit, le classement demeure sensiblement le même. En terme d'impôt payé, le Québec se retrouve au 5e rang, l'Alberta et l'Ontario étant aux 1er et 2e rangs respectivement.

Et en terme de pourcentage du revenu? C'est toujours en Alberta que l'on paie le plus d'impôt (17,3% du revenu total). Suivent l'Ontario (16,7%), le Manitoba et le Québec à (16,3%).

Qui l'eût cru!!

Quelqu'un est-il prêt à tenter une explication?


dimanche 22 juillet 2012

Economica miscellanea. Ou les miscellanées économiques. Il s'agit d'un blog ayant pour but de partager certains faits relatifs à l'économie, certaines opinions et de d'offrir un lieu d'échange pour toutes discussions pouvant en découler.