jeudi 2 août 2012

Les revenus et leur partage #2

Hier, j'ai sommairement exposé qui obtient quelle part de la richesse. Tous les chiffres présentés faisaient référence au revenu des familles après impôt.

Mais avant que la progressivité de l'impôt n'amoindrisse les différences entre les différents quintiles, à combien (car on a ici des montants en dollars et non des pourcentages) s'élèvent les revenus de chaque quintile?


Bon, je n'ai pas le choix ici de donner quelques définitions.
Le revenu du marché, c'est la somme du revenu d'emplois (travail salarié ou montant net de travail autonome), du revenu de placements, du revenu de retraite (régime privé de pension) et des éléments compris dans autre revenu.
Le revenu total, c'est le revenu du marché auquel on ajoute les transferts gouvernementaux.
Et, le revenu après impôt, c'est le revenu total auquel on soustrait l'impôt sur le revenu.

Alors, on voit par exemple que les familles du premier quintile n'obtiennent que 5 600$ "sur le marché". Les transferts gouvernementaux augmentent ce revenu à 14 900$, avant d'en soustraire 1 200$ en impôt, laissant les familles du quintile inférieur avec 13 700$ par année en moyenne.

À l'autre bout, les familles du quintile supérieur obtiennent 136 100$ "sur le marché". S'y ajoutent 7 200$ en transferts gouvernementaux. Et finalement, l'impôt va chercher 30 900$ pour laisser ces familles avec 112 400$ par année en moyenne.

En regardant le graphique précédent, on peut voir que les familles des trois premiers quintiles sortent gagnants de leurs échanges avec le gouvernement: ils reçoivent plus en transferts gouvernementaux qu'ils ne paient d'impôt à ce même gouvernement. Ces échanges sont presque neutres pour le quatrième quintile. Et le quintile supérieur, pour sa part, est "désavantagé" par ses échanges avec le gouvernement: il paie 23 700$ de plus au gouvernement que ce qu'il reçoit. En passant, il n'y aucun jugement de valeur dans ce paragraphe; et je ne prétends évidemment pas que les échanges avec le gouvernement doivent être un jeu à somme nulle pour tout le monde, pauvre ou riche.

Alors, justement, qui paie quelle part de l'impôt?


(Je m'excuse si les totaux n'arrivent pas toujours à 100%; c'est dû aux arrondissements).

Donc, le quintile supérieur, qui représente 20% des unités familiales, s'accapare 46% du revenu total et paie 61% de l'impôt. Les quatre autres quintiles, qui représentent 80% des unités familiales, obtiennent 55% du revenu total et paient 40% des impôts.

La progressivité de notre régime d'imposition est visiblement réelle. Encore une fois, certains diront que ce régime n'est pas assez progressif, d'autres diront qu'il l'est trop... Et d'autres diront que le problème survient avant, au niveau de la distribution de la richesse. Je ne donne pas mon opinion sur le sujet. Pas aujourd'hui en tout cas.



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