Dans la continuité des deux derniers messages, revenons un peu plus en profondeur sur ce que le gouvernement donne et ce que le gouvernement prend.
Tout d'abord, les transferts gouvernementaux, c'est l'argent que le gouvernement donne:
l’assurance-emploi, le Régime de pensions du Canada et le Régime de
rentes du Québec, la Sécurité de la vieillesse, le supplément de revenu
garanti, l’assistance sociale, la Prestation fiscale canadienne pour
enfants et divers programmes provinciaux.
En pourcentage du revenu, que représentent ces transferts?
Sans surprise, on voit que les transferts gouvernementaux représentent plus de 50% du revenu des pauvres (quintile inférieur) et environ 5% du revenu des riches (quintile supérieur).
Ce qui est intéressant ici, c'est l'évolution. Ces transferts ont suivi une tendance à la hausse jusqu'en 1993. La hausse a été particulièrement impressionnante pour le deuxième quintile: ces transferts sont passés de 21% du revenu à 47% en moins de 20 ans. Mais, un virage s'effectue en 1997.
L'importance des transferts diminue alors pour à peu près tout le monde; les premier et deuxième quintiles sont les plus durement touchés.
Les choses se sont stabilisés depuis et nous observons même une légère hausse au cours des dernières années.
En passant, il faut faire attention ici. Nous regardons les transferts en proportion du revenu. Deux choses peuvent faire diminuer cette proportion: une baisse des transferts ou une hausse du revenu. Inversement, deux choses peuvent faire augmenter cette proportion: une hausse des transferts ou une baisse du revenu.
Ensuite, il y a aussi ce que le gouvernement prend: l'impôt. Je parle ici au singulier, mais je désigne le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial. Voici ce que représente l'impôt, toujours en pourcentage du revenu:
On parle ici du taux moyen d'imposition, et non du taux marginal d'imposition, alors ne vous attendez pas à voir des chiffres de l'ordre de 45-50%. De plus, il s'agit de l'impôt payé après les déductions fiscales et les crédits d'impôt.
Ainsi, jusqu'en 1998, la tendance était clairement à la hausse pour nos deux quintiles les plus riches et le troisième dans une moindre mesure. Et arrive 1998. La rupture est très claire. Depuis, la tendance est la même pour tous: les impôts, en proportion des revenus, diminuent année après année...
Sauf pour le quintile inférieur. Mais il faut faire preuve de prudence ici. La plupart des données relatives au quintile inférieur avaient des coefficients de variation de plus de 16%, ce qui veut dire que ces données doivent être utilisées avec grande prudence. Je crois que les "vraies" valeurs se situent entre 3% et 4%, comme par le passé. Bref, pas d'augmentation, mais pas de diminution non plus.
En regardant ces deux graphiques, il n'y a pas de doute qu'un changement de paradigme est survenu lors de la deuxième moitié des années 90. Dorénavant, le gouvernement prendra moins et donnera moins.
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